Tout savoir sur les Evangéliques et leur religion

Parmi les nombreuses religions qui existent dans le monde, on retrouve l’évangélisme. Intéressons-nous à cette croyance pratiquée par de multiples adeptes. Quels sont ses doctrines, ses origines, son histoire et ses symboles.

Une religion qui se développe de plus en plus à travers le monde

Depuis plusieurs décennies maintenant, l’évangélisme se développe de façon exponentielle autant en France que dans le reste du monde. Selon Sébastien Fath, chercheur au CNRS, les fidèles sont passés de 50 000 en 1950 en métropole à 700 000 et représentent la moitié des protestants du territoire. A l’échelle mondiale, le nombre de pratiquants atteint même les 600 millions, toujours selon le spécialiste de l’évangélisme. On voit de plus en plus de lieux de cultes ouvrir et une grande proportion des fidèles est représentée par d’anciens catholiques convertis à l’évangélisme ou bien des personnes qui étaient « sans religion » et qui ont choisi celleci pour affirmer leur croyance et leur spiritualité.

Désormais, on trouve un organe fédérateur permettant aux évangéliques de s’organiser entre eux dans tout le pays : le Cnef (Conseil national des évangéliques de France). Pour en arriver à cette formation, deux autres regroupements ont été tentés aux siècles précédents. Tout d’abord l’AEF en 1847 (Alliance Evangélique Française), mais aussi la FEF en 1969 (Fédération Evangélique de France). C’est à la suite de la rencontre de ces deux groupes que le Cnef a pu voir le jour il y a quelques années seulement.

evangeliste

Evangélisme : Qu’est-ce que c’est ?

L’évangélisme est un mouvement religieux issu du protestantisme. Dans ce culte, l’accent est mis sur une forte relation personnelle avec Jésus Christ.

L’historien britannique David Bebbington propose de son côté une définition de la foi évangélique en quatre points majeurs :

  • La Bible : Comme dans de nombreuses religions, la Bible est le livre de référence pour la foi évangélique.
  • La « Nouvelle Naissance » : Il s’agit d’une conversion personnelle et individuelle, d’un choix de reconnaître l’œuvre du Christ et de donner sa vie à Jésus pour recevoir le don du salut. Ce processus correspond à une nouvelle naissance et est concrétisé par un baptême par immersion, généralement à l’âge adulte.
  • Le témoignage : Selon l’étymologie, évangélisme provient du mot grec « euangelion » qui se traduit par « Bonne Nouvelle », ainsi que « euangelizomai » signifiant « annoncer la Bonne Nouvelle ». Les évangéliques se doivent donc de partager et répandre la bonne parole auprès de leur famille, amis, voisins, ou encore collègues.
  • Le crucicentrisme : Dans l’évangélisme aussi, la crucifixion est un élément essentiel qui a marqué un tournant dans l’histoire de humanité. Elle est donc mentionnée dans plusieurs textes.

Dans les croyances de l’église évangéliques, on trouve plusieurs courants de théologie. Tout d’abord, le fondamentalisme qui prône une interprétation et une lecture strictes et littéralistes des textes religieux. L’esprit critique n’a pas sa place pour les fondamentalistes qui préfèrent une appréciation au premier degré des textes sacrés. Vient ensuite le conservatisme, qui cherche à garder intacts des enseignements anciens de la religion, même si ces derniers sont en désaccord avec la culture actuelle dans laquelle évoluent les fidèles. C’est un terme que l’on peut également retrouver en politique ou encore en économie. Comme le conservatisme, le libéralisme est un autre courant de l’évangélisme qui peut concerner divers domaines comme la philosophie. Il centre sa pensée sur la reconnaissance de l’individu et, évidemment, sa liberté. Enfin, la modération, qui se présente comme ni conservatrice, ni libérale. Elle est liée à la sagesse spirituelle et fait son apparition dans les années 1940 aux Etats Unis. Les adeptes de ce courant se voient comme étant en phase avec l’espoir, la collaboration créative et la diversité culturelle.

Dans le culte évangélique, il est laissé une grande place aux miracles qui toucheront ceux qui ont la foi. Parmi eux, le succès scolaire ou professionnel, la fin d’une addiction, la naissance d’un enfant après de longs mois d’essai, mais aussi, et surtout, la guérison. Il n’est alors pas rare de voir dans certaines églises des « cérémonies de guérison » avec imposition des mains (sans contact) par le prédicateur sur des personnes souffrantes. Pour les évangéliques, la guérison par une foi sincère, ou bien grâce au pasteur est perçue comme un héritage de Jésus Christ.

Dans l’évangélisme, la conception du culte est plus informelle que dans le catholicisme. Lors des cérémonies et messes, on retrouve la louange, généralement sous forme de chants très rythmés et dansants autour de la gloire de Jésus ; mais aussi le sermon, le discours prononcé par le pasteur à propos d’un sujet en particulier, pour véhiculer un message spirituel et la bonne parole.

Les lieux de culte de l’évangélisme sont souvent appelés des temples. Ils n’ont pas de caractère sacré et peuvent donc être simplement de grands auditoriums, ou des salles polyvalentes. L’important étant qu’ils puissent contenir un grand nombre de personnes. On y retrouve la représentation de la croix, mais pas celle d’autres symboles ou icônes religieuses.

Historique et Origines de l’évangélisme

S’il est difficile d’associer la naissance de l’église évangélique à un seul événement isolé, il est indéniable que la réforme protestante a joué un grand rôle dans sa création. Il s’agit d’une volonté, amorcée au 16ème siècle, d’un retour aux sources du christianisme, ce que l’on retrouve particulièrement dans l’évangélisme. Le mouvement évangélique voit alors réellement le jour deux siècles plus tard, les premiers à se faire appeler évangéliques sont les luthériens, qui souhaitent se différencier des calvinistes qui eux choisissent le nom « réformés ». Ainsi, vous l’aurez compris, les évangéliques sont des chrétiens, et leur religion prend ses racines dans le protestantisme.

Pour certains, l’évangélisme trouverait plutôt ses origines dans la réforme radicale, elle aussi datant du 16ème siècle, qui est un mouvement réformateur de plusieurs courants chrétiens. Cela s’explique par le crédobaptisme qui s’associe à une expérience de renouvellement spirituel, au fait de déclarer sa foi en pleine conscience et par choix à un courant religieux. C’est un point essentiel du culte évangélique, le fait de choisir de donner sa vie au Christ et d’entamer avec lui une relation forte, personnelle et privilégiée.

Au fil des siècles, plusieurs mouvements émergent progressivement au sein de l’évangélisme. Parmi eux, les réveils, à partir du 18ème siècle, en référence à la décision des chrétiens de retourner vers l’Evangile. Le culte connaîtra plusieurs « réveils », chacun ayant permis d’amener l’évangélisme là où il est aujourd’hui, une religion de plus en plus populaire et qui rassemble chaque année plus d’adeptes.

Quelle est la différence entre évangéliques et catholiques ?

L’évangélisme étant issu du protestantisme, ses adeptes, les évangéliques, se distinguent forcément des catholiques, mais pas sur tout les points. En effet, si on trouve des divergences entre les deux religions, on trouve également des points communs. Intéressons-nous tout d’abord à eux :

  • La vision exclusive de l’Eglise : Evangéliques et catholiques considèrent qu’il n’y a pas de salut en dehors de l’Eglise.
  • Les grands principes de la foi chrétienne : Toute puissance de Dieu, naissance virginale de Jésus, son existence pure, sa mort suivie de sa résurrection…
  • La morale traditionnelle : Dans les deux religions, on prône une structure familiale basée sur le mariage. Les deux se rejoignent dans leur avis à propos sexe hors mariage, de l’homosexualité et de l’avortement.

En ce qui concerne leurs différences, on peut également en citer trois principales :

  • L’entrée, ou l’arrivée, dans l’Eglise : Pour les catholiques, l’entrée survient peu après la naissance, lors du baptême organisé par la famille. Dans le cas des évangéliques, le baptême survient bien plus tard, il est reçu à l’âge adulte après une confession de foi où l’on reconnaît que l’on donne sa vie à Jésus. Il s’agit donc d’un choix, de l’aboutissement d’un chemin spirituel pour se rapprocher de Jésus Christ.
  • L’organisation au sein de l’Eglise : Chez les catholiques, la structure de l’Eglise est stricte et établie autour des trois ministères consacrés (les prêtes, les évêques et les diacres) ; tandis que chez les évangéliques, les ministères dépendent des dons accordés par le Saint Esprit aux différents adeptes.
  • Les écrits sacrés : Les évangéliques se basent uniquement sur la Bible pour comprendre Dieu et son Eglise. Les catholiques quant à eux se réfèrent à la Bible, mais aussi à son interprétation par les différentes lectures ainsi qu’à la tradition.

Quelle est la différence entre évangéliques et pentecôtistes ?

Il n’y a pas à proprement parlé de différence entre les évangéliques et les pentecôtistes pour la simple et bonne raison que les pentecôtistes font eux mêmes partie de l’église évangélique. Ce mouvement puise ses origines dans les réveils successifs de l’évangélisme. Le pentecôtisme démarre avec les pasteurs américains Charles Fox Parham et William Joseph Seymour au début du 20ème siècle. Dans ce courant, l’accent est mis sur le Saint Esprit, ainsi que sur l’importance de la Bible, en particulier les figures des prophètes.

Le développement du pentecôtisme est particulièrement rapide et ce dernier arrive en France vers 1930. Le groupe des pentecôtistes est en expansion constante, aussi bien en France que dans le reste du monde, et il compte de plus en plus d’adeptes.

Qu'est-ce qu'un pasteur évangélique ?

L’évangélisme étant issu du protestantisme, la bonne parole est répandue par un pasteur et non un prêtre comme dans le catholicisme. Pour les chrétiens évangéliques, le pasteur est une personne qui a reçu la parole de Dieu et qui peut donc la transmettre aux fidèles. Ils effectuent ainsi leur formation dans un institut de théologie évangélique pour une durée qui va de une année, afin d’obtenir un certificat, à quatre années en vue de se voir décerné un master. Ils accomplissent ensuite la consécration pastorale, octroyée par l’église locale. A l’issue de celle ci, ils deviennent alors des interprètes principaux de la Bible.

Contrairement aux prêtres catholiques, les pasteurs évangéliques peuvent se marier et avoir des enfants, comme dans le protestantisme. On peut également trouver des femmes au rôle de pasteur dans la religion évangélique. La première femme nommée pasteur était l’américaine Clarissa Danforth en 1815. En France, la première à occuper cette fonction était Madeleine Blocher-Saillens en 1929.

Quels sont les symboles des quatre évangélistes ?

Il ne faut pas confondre les évangélistes et les évangéliques. Les seconds sont les fidèles, qui suivent les doctrines de cette religion, tandis que les premiers en sont les prédicateurs, des figures capables de guider les croyants. Intéressons-nous à eux et surtout à leurs symboles. Ils sont au nombre de quatre et sont chacun représenté sous la forme allégorique du tétramorphe. Tout d’abord l’ange ou l’homme ailé pour Matthieu, ensuite le lion ailé pour Marc, le taureau ailé pour Luc et enfin l’aigle pour Jean

Chacun d’entre eux est associé à un texte, un évangile, qui relate des moments marquants de la vie de Jésus Christ, ils sont également appelés des synoptiques. Celui de Matthieu daterait vraisemblablement des années 80 et est à destination des nouveaux chrétiens d’origine juive. Ce texte rédigé en Syrie fait de nombreuses fois référence à l’Ancien Testament. On y retrouve également des allusions aux tensions existantes entre les chrétiens et les juifs, en particulier envers ceux ayant choisi de se tourner vers le Christ. Selon Matthieu, Jésus Christ est représenté comme étant le descendant de David, et plus précisément comme un nouveau Moïse. Selon lui, la loi juive se meut en loi intérieure consistant à aimer son prochain.

Le texte de Marc est le plus ancien, rédigé entre 65 et 70, certainement à Rome. Il cite peu la Bible et utilise une écriture grecque populaire, facilement accessible. Il voit Jésus comme étant libre, et qui refuse d’être le Messie que les Juifs attendaient. La Croix est très présente dans cet évangile. En ce qui concerne Luc, son évangile aurait été écrit autour de l’an 85. Ses ouvrages forment la première histoire du christianisme, commençant avec la naissance de Jésus. Selon Luc, la Bonne Nouvelle ne serait pas réservée aux Juifs. Pour finir, l’évangile de Jean, qui aurait été achevé autour de l’an 90 certainement dans la Turquie d’aujourd’hui. C’est une œuvre qui s’adresse plus à des adeptes de philosophie grecque. Il insiste beaucoup sur la relation entre Jésus et Dieu et aborde des scènes que l’on ne trouve pas dans les autres ouvrages.